LOCAL NATIVES

Ivlo Dark · Greatest Hits Inscrit le: 18 Mar 2005 Messages: 9323

Saint-Malo … Hiver 2010 … Une salle de l’Omnibus délaissée pour des raisons funestes par les nouveaux prodiges affublés du double X. Alignés sur le devant de la scène, les californiens moustachus de LOCAL NATIVES exécutent une prestation enjouée qui rend ivre de bonheur nos voisines britanniques venues pour l’occasion.

Découverte des héritiers de TALKING HEADS qui compensent notre sentiment de frustration initiale. GORILLA MANOR, énième 1er album d’un groupe prometteur mais dont le devenir restait incertain à l’époque du zapping à outrance et de l’amnésie qui en découle.

Quatre ans plus tard c’est encore l’hiver mais les choses ont quelque peu changé. Les protagonistes nous dévoilent en quasi catimini un nouvel opus qui justifie amplement le terme parfois galvaudé de « maturité ». Exit la tentation du 2ème album tombant dans la facilité de la réplique trop facile.

Les petits princes de l’indie folk reviennent après avoir décortiqué sagement leurs boites à musique. Des multiples expertises et méticulosités qui conduisent à l’éclosion de HUMMINGBIRD aux contours plus élaborés et dont l’atmosphère générale relègue la frénésie pop et joyeuse aux confins de l’expérience savoureuse.

YOU & I plante le décor empli de délicatesse. La voix éclairée et éclairante de Kelsey AYER vient se poser alors pour un émerveillement apaisant. Sur HEAVY FEET ce souffle d’une accalmie contemplative certaine vient trancher avec des rythmiques tribales toujours aussi fécondes.

BLACK SPOT et sa mélodie agonisante qui progresse dans un crescendo plaintif nous emporte au plus profond des émotions vivantes. Un summum de toute beauté !

Le rituel convenu de l’industrie du disque étant désormais marqué par les effets du teasing, le groupe ne déroge pas au principe avec BREAKERS lancé sur Youtube au dernier trimestre 2012 avec ses syncopes noyées par le chant de fantômes perdus dans la confusion des genres. La parfaite transition entre les anciens et les modernes.

Si les vocalises frisent parfois vers des hauteurs vertigineuses à la limite de l’irritation des tympans (THREE MONTH) le cœur de la nouvelle mouture reprend quelques mouvements contagieux, les mélodies virales qui laissent penser aux arrangements les plus aboutis des maîtres en la matière. Subtil et frénétique à la fois, BLACK BALLOONS est une sorte de croisement hybride entre les effluves déversées par le folk des FLEET FOXES et l’alchimie scientifique et émotionnelle de RADIOHEAD. Dans la continuité, WOOLY MAMMOTH offre une collision des sens dans une impression de fête nostalgique et rebelle.

La fin de l’ouvrage retombe sur des impressions d’apesanteur tout en évitant de justesse la redondance. L’unité de l’ensemble est préservée par le fil conducteur qui anime le groupe : La recherche de la perfection mélodique. Même si la quête et rude et vouée aux utopies savantes, on n’espère pas moins et avec impatience les prochains charmes de l’hiver sous le soleil de Californie.

Ivlo Dark · Greatest Hits Inscrit le: 18 Mar 2005 Messages: 9323