Bloc Party

[rendal]

J'ai encore du mal à rentrer dedans : trop de décalage entre les morceaux pop et les titres bien bourrins qui, certes, dépotent mais aurait pu se passer des soli trop datés années 1980 (ou "Aerodynamic" de Daft Punk)

rendal

[Ivlo Dark]

Ma dernière rencontre avec BLOC PARTY remonte à deux mois, des retrouvailles sous le soleil d’une prairie perdue dans entrailles de la Bretagne. Le leader Kele Okereke portait une chemise à fleurs au col fermé. Leur show était brouillon et mon attente impatiente mais acquise en réalité à un mastodonte aux cheveux hirsutes.
Ma première rencontre eu lieu 7 ans auparavant. Je me souviens encore d’un pogo intense et d’une prestation à l’énergie immense et contagieuse.
Après trois albums et un succès marqué par une certaine estime qui petit à petit commençait à perdre de sa fraicheur, le groupe revient avec un album intitulé sobrement FOUR.

Condensé du meilleur de ce que la bande FM estampillée pop-rock propose à ses aficionados, la nouvelle pépite du groupe anglais regorge d’une collection de titres alternant entre les frénésies les plus vives et les légèretés les plus douces :
- SO HE BEGINS TO LIE et son faux départ punk, la couleur est annoncée … Les fauves sont lâchés dans l’arène.
- 3X3 et un chant saturé dans les étoiles qui ferait frémir de jalousie l’ami Molko.
- OCTOPUS, tube au gimmick stroboscopique passé en boucle sur la route des vacances.
- REAL TALK en accalmie expérimentale dont l’aérienne guitare rappelle Subterranean Homesick Alien de qui vous savez (et si vous ne savez pas je ne peux plus rien pour vous) Kele y pose sa voix de velours tel un félin rassasié.
- KETTLING et sa sauce piquante … Un son lourd et une amplitude proche des hauts parleurs déployés jadis par un autre ami (celui des citrouilles épatantes de Chicago)
- DAY FOUR, belle promenade qui pourrai parfaitement rentrer dans le décor de A WEEK-END IN THE CITY.
- COLISEUM qui débute sur un blues étouffé pour mieux insuffler une soudaineté rageuse et métallique à faire piaffer les reines de l’âge de pierre et autres égéries rocailleuses.
- V.A.L.I.S ou comment en quelques notes de pop sautillante on peut bifurquer sans transition vers le jouissif simple et efficace.
- TEAM A dont les syncopes voilées révèlent en fait une sorte de dubstep primitif à la conclusion flamboyante.
- TRUTH pour un retour pop quelque peu guimauve et sans intérêt véritable.
- THE HEALING pour un dernier glissement éthéré.
- WE ARE NOT GOOD PEOPLE dans une dernière salve rebelle et pour le défoulement total.

Je vous ferai grâce des 2 titres bonus de l’édition limitée et vous donnerai surtout de mon sentiment sur cet ensemble hétéroclite. BLOC PARTY y distille en une douzaine de titres toute la palette de son talent. Si l’album peut en pâtir d’un point de vue de son homogénéité, à l’époque du zapping à haute dose il saura trouver bon nombre de fans. La question n’est pas de savoir si FOUR est un hommage aux ramifications qui compose le rock du IIIème millénaire et à ses meilleurs ambassadeurs ou la simple volonté de prouver aux oreilles de tous que le groupe est capable de jouer dans la cour des grands. Non la vraie question est de savoir si cet album procure du plaisir à celui qui osera se laisser tenter. A cette interrogation je réponds d’emblé par l’affirmative. L’histoire du rock nous dira plus tard s’il restera gravé dans les mémoires. Rien n’est certain mais quant bien même leur premier essai (SILENT ALARM) avait mis la barre extrêmement haute, j’ose prendre le pari que le meilleur de ce groupe est encore à venir.

[Bob]

[rendal]

[The X Phil]

Setlist du concert - mortel - au Zénith de Paris :

So here we are
Team A
Hunting for Witches
Positive Tension
Real Talk
Waiting for 7:18
Song for Clay (avec intro paroles "Tenderoni" de Kele)
Banquet
Coliseum
Day Four
The Prayer
One more chance
Octopus

Truth
Ares
This Modern love
Flux (avec intro "We found love" de Rihanna )

New song = Ratchet ?
Sunday
Helicopter

[Ivlo Dark]

j'ai vu ça hier soir en live sur arte web (sans doute une rediff prévue ?)

[The X Phil]

Les points positifs :
- Comme toujours, l'énergie et la puissance du groupe sur scène, les versions nickels de leurs morceaux, l'ambiance de fête et de folie sur scène et dans la salle
- La setlist presque impeccable (voir plus bas dans les points négatifs)
- La bonne représentation de leur deuxième album, eux aussi doivent savoir que c'est leur meilleur . (mais la sous représentation du troisième, voir plus bas dans les points négatifs itou)
- Une nouvelle chanson qui ressemble à un nouvel OVNI comme ils savent en pondre régulièrement.
- Des versions démentes de quelques chansons, notamment Ares, Coliseum, Helicopter évidemment - "One More Chance" démente alors qu'elle est pas terrible en version originale, l'enchaînement de malade Song for Clay / Banquet
- Une scénographie (les cercles de la pochette de Four en néons aux animations multiples) et des effets de lumière superbes; une mise en scène très travaillée et ultra spectaculaire (même si on a failli perdre un oeil à coup de spots dans la gueule)
- Kele Okereke aussi en forme que d'habitude, plaisantant avec le public, sautant dans tous les sens (mais il a pas slammé cette fois), poussant ses vocalises, multipliant les chorégraphies marrantes; fidèle à sa réputation de showman imparable.

Les points négatifs :
- Ils pourraient nous faire maintenant plus d'une heure trente de concert tout pile pied au plancher
- La sous représentation (euphémisme !) du troisième album - une seule chanson (une bombe, il est vrai, mais c'est d'autant plus frustrant !), à la limite si on considère que "One more chance" et "Flux" sont de la même période ça compense, mais elles sont pas dans l'album (j'aurais bien voulu un Talons ou un Mercury !). Sur d'autres concerts de la tournée, il jouent parfois Signs, Trojan Horse ou Mercury, mais ça fait pas des masses quand même.
- Une seule batterie sur Sunday (on s'habitue à l'avalanche de rythme sur ce morceau en live)
- A part Kele, les autres memebres du groupe un peu absents (Gordon a fait le minimum syndical et Matt Tong a juste exhibé 2-3 fois ses pectoraux et lancé ses baguettes à la fin)
- Le public de vieux assez statique dans les gradins (on me dira que j'avais qu'à me sentir jeune et plonger dans la fosse de malades, mais bon).