Chronique de Dream 4:13

[myosotis]

Petit message pour vous renvoyer vers un track by track de 4:13 Dream

http://musique.fluctuat.net/the-cure/4-13-dream-alb16553/4621-chronique-The-Cure-Dream-13.html

Ci-dessous ma chronique complète de l'album, coupée au montage par notre rédac chef !!!

[b]Il faut démarrer en disant la vérité : cela faisait un bail qu’on simulait l’enthousiasme avec Robert Smith et ses Cure[/b]. On simulait (un peu) l’exaltation en concert, enflammés à force de durée par des prestations épiques et pas nécessairement intenses ; on simulait (très mal) sur disque par habitude et nostalgie pour services rendus plus que saisis par l’évidence d’une renaissance sans cesse avortée. On est d’autant plus surpris aujourd’hui, à l’écoute de Dream 4 :13, qu’on n’a pas grand-chose à redire sur la qualité de ce treizième album. Les singles, lancés à raison d’un par mois dans une démarche marketing aussi courageuse que suicidaire, nous avaient fait sacrément peur pour l’avenir des Quatre de Crawley. On ne s’attendait pas, 16 ans après Wish (le dernier disque valable de Cure selon nous), à retrouver un tel niveau d’excitation devant un album de Cure. Dream 4 :13 est un excellent disque, c’est dit, et pas simplement une collection de morceaux mis bout à bout. Robert Smith n’avait pas livré une œuvre aussi consistante depuis longtemps. Vieux corbeau, EMOs ou New Romantics, unissez vous : la jouvence est à portée d’oreilles.

L’album est composé de 13 titres présentés un peu bizarrement comme les chansons les plus légères et écoutables issues de sessions marathon qui donneront lieu, vraisemblablement en 2009, à la sortie d’un « dark companion » qu’on est pressés d’écouter. L’album ne pâtit pas de cette priorité donnée à la pop, bien au contraire. Dream 4 :13 n’a rien à voir avec Pornography, Faith ou Seventeen Seconds (il est tant de faire une croix là-dessus), mais rien à voir non plus avec Wild Mood Swings ou les lourdauds Bloodflowers ou The Cure. C’est un album dense, varié et tenu de main de maître par Robert Smith et son producteur associé, Keith Uddin. La basse de Simon Gallup se taille la part du lion dans la conduite des opérations et dispose d’une lourdeur retrouvée et d’un espace mélodique vaste qu’elle occupe brillamment, notamment sur le fantastique The Scream, titre époustouflant comme échappé des entrailles de Seventeen Seconds, ou l’inattendu This Here And Now With You. La guitare de Porl Thompson apporte une touche rock et une force que le groupe parvient à contenir dans les limites du raisonnable. Jason Cooper martèle ses fûts avec mesure et vigueur tandis que Robert Smith, au four à cordes et au moulin vocal, chante avec une liberté et une aisance qu’on avait pas croisées depuis The Head on The Door. Smith multiplie les prouesses vocales, prêchant le chaud et la terreur (The Scream, It’s Over), l’amour et la guimauve (Underneath the Stars, The Only One), la sensualité et la mort (The Real Snow White, The Reasons Why) avec un charme romantique ou désabusé inimitable.
Au jeu des références, c’est évidemment vers l’album de 1985 que Dream 4 :13 se tourne plus ou moins délibérément par son ambition, son mélange des genres et sa capacité à alterner les plages atmosphériques (jamais trop longues, on dépasse rarement les 4 minutes 40) et les hymnes pop. Les textes évoquent, dans les termes habituels (« sea », « always » « again » et autres mots clés sont de la partie), une sérénité et un bonheur qui n’avaient jusqu’ici jamais fait de bons albums de Cure mais également des sujets plus sombres : le suicide, la fatigue, la perte de soi. Robert Smith a faim d’amour, faim de chants et faim tout court. Dream 4 :13 sent le bien-être et l’envie d’être là. Le reste n’a pas grande importance.

L’ouverture Underneath the Stars est magnifique, petite sœur des balades crépusculaires de Disintegration, planante et mélancolique. Le propos est léger comme si Robert Smith, après toutes ces années, avait enfin réussi à embrasser et à tenir dans ses bras jusqu’au réveil, la mystérieuse créature de Just Like Heaven. The Only One confirme cette impression en marchant dans les traces mélodiques de cet ancien chef d’œuvre pour une vraie chanson d’amour 100% heureuse mais moins idiote que de précédentes tentatives d’expression du bonheur. La voix de Smith s’envole gracile sur le couplet et dépose son bonheur dans une série de vocalises à couper le souffle. La suite est presque aussi convaincante que ce beau démarrage, Freakshow mis à part dont on fera le seul vrai ratage de cet album. Dream 4 :13 alterne le bon (l’impeccable et inattendu The Reasons Why, chanté comme à la parade, Sirensong en Jupiter Crash réussi et à la thématique si évidente qu’on se demande pourquoi Robert Smith n’y avait pas pensé avant), l’excellent (l’efficace The Perfect Boy, Switch dans la lignée de Disintegration toujours ou l’engagé The Hungry Ghost, The Real Snow White) et le carrément exceptionnel (les deux derniers titres The Scream et It’s Over sont remarquables, le premier pour sa ligne de basse et sa violence Primaryesque, le second pour sa scansion accélérée).

Dream 4 :13 est un album qui non seulement rappelle de bons souvenirs (l’impression de déjà entendu est tenace) mais nous offre un Cure différent de ce qu’on connaissait jusqu’ici. L’inspiration est, depuis Wish, à dominante cosmique – on parle d’étoiles, d’amours galactiques, de soleil, de mer et des élements – mais aussi bassement organique et terrestre. Dream 4 :13 vaut pour quelques audaces majeures (le chant fabuleux sur The Scream), pour la consistance et la cohérence d’un ensemble qui dégage une impression d’énergie, de grâce et de force incroyable. Cet album est un rêve éveillé (le plus beau qu’on puisse se payer dans ce genre là), la meilleure preuve qu’on peut avoir été et être encore. Si vous avez un jour aimé Cure, foncez yeux fermés et bras tendus.

[Super Pato le basset fou]

Merci pour cette review... Juste un truc, l'album s'appelle "4:13 dream" et pas "Dream 4:13".

Et puis petite incohérence aussi à un moment, tu nous dis que cet album n'a rien à voir avec la trilogie des débuts, puis quelques lignes plus loin tu affirmes que The scream semble échappée de Seventeen seconds.

A part ça je ne suis pas d'accord sur tout (notamment concernant Bloodflowers et The Cure), mais dans l'ensemble ça donne envie d'écouter le disque.
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With everything gone
And all still to come ? (...)
In each other's arms
So near and so far...

The Cure - Underneath the stars


www.myspace.com/novembertwelve

[myosotis]

Je voulais dire par là qu'il n'y avait pas beaucoup de rapports entre la tonalité générale de l'album (plutôt pop) et la trilogie. Cela n'exclut pas que sur quelques titres (les derniers essentiellement et The Scream en particulier) les premiers temps n'étaient pas si loin. En tout cas, j'ai vraiment aimé l'album. La prestation sur MTV le confirme : ils le jouent bien en plus ! C'est vraiment chouette de retrouver les Cure que j'aime.
En ce qui concerne Bloodflowers et The Cure, si j'ai la dent dure c'est parce que je trouve vraiment que cette manie de faire des titres de plus de 5 minutes les plombaient et laissaient un peu trop de place pour les tendances de rockeur à la Queen de Porl (que j'adore par ailleurs!).

[vivi]

Sympa à lire et en plus je partage ton avis. Merci !

ps: marche pas ton lien
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Blonde à temps partiel


Moi ma préférée de Cure c'est TOUT ( © tony )

[YOKO ONO]

Mince, c'est justement les parties de Porl que je préfère sur The Cure et Bloodflowers.
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guilty feet have got no rhythm

[hercay]

[SeatNumber]

superbe article ..pas d'accord avec le début (en ce qui concerne la simulation ) , mais bon ...
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Decalage-horaire@shuttle.Oscar

[Lacrymocratie]

oui,bon quelques petits soucis avec la bio...

Sinon ,à l écoute du live,je suis assez ok avec cette analyse.Tendance à la baisse de qualité depuis 92 inversée.Et c est bien là l essentiel.

[Cedrik]

Fluctuat... je n'ai jamais vu un torchon pareil... j'ai halluciné quand j'ai lu la chronique de TV on the Radio et celle d'Oasis... les mecs ils ne savent même pas écrire et en plus ils ne connaissent rien à la musique... j'avais posté un commentaire courtois pour l'une des chroniques... hé bien, ils censurent donc on ne peut même pas donner son avis!

[sly]

Toute mes félicitations myosotis (pour un joli pseudo) pour une belle review joliment écrite, passionnée et pleine d'enthousiasme & qui réussit le tour de force de satisfaire déjà quelques pinkdreamers ayant des avis forts divergents.
Mais aussi non c'est Robert tout seul qui se lachait dans les étendues instrumentales de Bloodflowers & The Cure, Porl n'étant revenu qu'en 2005.
& ici on est très pointilleux sur ce genre de détail quoi j'ai dit "détail"
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Please come home

[Super Pato le basset fou]

[Soledad]

oui bonne review quoique faut faire gaffe aux détails concernant Porl
à part les mots corbeaux qui font chier et le premier paragraphe, le reste j'aime bien même si je ne suis pas d'accord

sur le lien je tombe sur une review de Benjamin...
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never surrender

[myosotis]

J'ai honte pour Porl, j'avoue. C'est typiquement le genre de boulettes journalistiques qui vous plombent la crédibilité. C'est d'autant plus impardonnable que je les avais vus cette année là à Saint Malo où il faisait son grand retour après le départ de Perry et Roger (si je ne m'abuse). Tant que je ne dis pas qu'Andy Anderson est à la batterie, j'ai encore une chance ! Merci pour vos avis en tout cas. C'est un plaisir de prendre la leçon par des spécialistes.

[Super Pato le basset fou]

Ce serait bien pourtant Anderson à la batterie Euh, pardon.
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[Soledad]

ah cool St Malo au Live Aid aussi c'était la première fois qu'on revoyait Porl

le pire que j'ai lu c'est sur un site un nana en direct live du Gaou en 2004 avait fait une review précisant qu'il y avait 3 bassistes sur scène dont Mathieu Hartley...

c'est dire la connerie vu qu'elle y était...j'ai envoyé un mail sur le site pour dire que the next il me file l'invit et que la journaliste pense à mater The cure . com la prochaine fois...enfin c'était
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never surrender

[Cedrik]

en même temps, quand on écrit sur un groupe, il vaut mieux ne pas faire de boulette parce que franchement, niveau crédibilité c'est ZERO! c'est ton boulot ou ton futur boulot et en plus, c'est foiré... j'aurai plutôt les boulles et j'irai plutôt réviser l'histoire du rock de A à Z avant de me lancer dans des chroniques de ce type... enfin bon, welcome on board!

[Super Pato le basset fou]

[YOKO ONO]

[Soledad]

bah soit cool coule Cédrik c'est sans danger...
le pire c'est que j'ai reçu un mail d'excuse de la fille et un mail d'excuse du webmaster me signalant qu'il allait sévir
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never surrender

[Cedrik]

dans un autre genre de boulette... j'ai vu des papiers écrits par des bénévoles pour des webzines musicaux réutilisés par la FNAC pour illustrer des sortis de disques et mieux une journaliste de Liberation devant couvrir Les Indétendances Paris Plage, qui va pomper mot pour mot le compte rendu d'un webzine et le faire publier sous son nom dans Liberation... elle s'est faite virer par la suite et le journal a envoyé ses excuses! En fait, c'est très dommageable de voir que les futurs journalistes "rock" ne connaissent même pas l'histoire de la musique et surtout ne font aucune recherche journalistique avant d'écrire sur un disque... on peut s'essayer avec des petits groupes inconnus mais quand on écrit sur un groupe qui à 30 ans de carrière, putain, il faut un minimum de bon sens pour éviter les bourdes grosse comme un éléphant!!! Derrière y a les fans qui vont pas louper le coche!