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TOBERR Administrateur
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Inscrit le: 21 Avr 2004 Messages: 12060 Localisation: Paris
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Posté le: Lun Mai 21, 2018 17:24 Sujet du message: Harold and Joe |
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La chanson du lundi: Harold and Joe
Nothing ever gets in my way
Rien ne se met jamais en travers de ma route
Nothing ever gets on my mind
Rien n’occupe jamais mes pensées
Nothing ever makes me stop to think about
Rien ne m’arrête et ne me préoccupe
Nothing of the kind
Rien de ce genre
Nothing ever loses me sleep
Rien ne me fait perdre le sommeil
Nothing ever wins my heart
Rien ne conquiert jamais mon cœur
Nothing ever makes me want to sing along
Rien ne me donne jamais envie de chanter en chœur
And nothing makes me want to start
Et rien ne me donne envie de commencer
If I'm falling down a mountain
Si je tombe d’une montagne
Then I pick myself up
Alors je me relève
If I crash into an iceberg
Si je percute un iceberg
I don't give a frightful look around
Je ne regarde pas autour de moi d’un air effrayé
If I am burning then I put myself out
Si je me consume, alors je m’éteins
I'm so completely full
Je suis tellement ivre
I scare the world
Que je fais peur à tout le monde
Oh, all the world
Oh, le monde entier
All inside out
Tout retourné
Just look around
Regarde simplement autour de nous
Just look around
Regarde juste autour de nous
Nothing ever puts me out
Rien ne me dérange jamais
Nothing ever pulls me in
Rien ne m’attire jamais
Nothing ever makes me want to jump
Rien ne me donne envie de sauter
Nothing makes me want to begin
Rien ne me donne envie de commencer
Nothing ever gets me down
Rien ne me décourage jamais
Nothing ever gets me uptight
Rien ne me met jamais à cran
And nothing ever makes me run around
Et rien ne me fait courir dans tous les sens
And nothing makes me feel I might
Et rien ne me laisse penser que ça pourrait être le cas un jour
If I'm hanging from a peach tree
Si je suis suspendu à une branche comme le fruit d’un pêcher
Then I cut myself down
Alors je m’en fais tomber
And if I look into the sun
Et si je regarde le soleil
I just turn up the sound
Je monte juste le son
And if I swallow death cap love rooms
Et si j’avale des amanites phalloïdes
Then I spit them right out
Alors je les recrache immédiatement
I'm so completely full
Je me sens si complet
I scare the world
Que j’effraie tout le monde
Yeah, all the world
Oui, le monde entier
Inside out
À l’envers
Just look around
Regarde juste autour de nous
Just look around
Regarde simplement autour de nous
Just look around
Regarde juste autour de nous
Nothing ever gets in my way
Rien ne se met jamais sur mon chemin
Nothing ever gets on my mind
Rien n’occupe jamais mes pensées
Nothing ever makes me stop to think about
Rien ne m’arrête et ne me préoccupe
Nothing of the kind
Rien de ce genre là
Harold and Joe
Harold et Joe
Go go go
Allez allez allez
Harold and Joe
Harold et Joe
Go go go
Allez allez allez
Yeah
Ouais
Sing birds sing
Chantez, les oiseaux! Chantez!
Harold and Joe
Harold et Joe
Harold and Joe sort en 1990, en face B du single Never Enough. Les Cure ne sont plus que quatre: Roger ne résistant pas aux tensions entre lui, Boris et Simon, il décide de partir.
Nous sommes en 1990 et l’Europe est submergée par un mouvement musical qui a vu le jour 4-5 ans auparavant à Chicago (USA): l’Acid House. Comme souvent c’est par l’Angleterre et à Londres en particulier que ce mouvement attaque notre continent.
Les Cure sortent d’une tournée épique: le Prayer Tour (1989)....Le groupe aura fait le tour du monde avec pas moins de 76 concerts donnés!!! C’est la tournée du « trop »: trop de tensions dans le groupe, trop d’alcool et de drogue, trop d’émotions aussi (tout comme Disintegration, les concerts sont assez sombres)...sans oublier la rupture avec Lol deux ans auparavant.
Robert profite alors du mouvement Acid House pour s’ouvrir à la musique électronique...c’est d’ailleurs dans l’optique d’enregistrer un album électro que le groupe entre en studio juste avant de partir pour une tournée de festival (le Pleasure Trip) en juin 1990... De ces sessions d’enregistrement dirigées par Mark Saunders (qui a travaillé avec Bowie, Erasure, Depeche Mode, Bomb The Bass, Neneh Cherry etc...) ne sortira pas grand-chose...Cinq chansons seront répétées mais seules Never Enough (pas du tout électro pour le coup) et Harold and Joe seront gardées et enregistrées.
C’est Simon qui a écrit ce titre...Simon appelle sa démo «Harold and Joe » car à l’époque il est fan d’une série australienne (Neighbours) et deux de ses personnages s’appellent Harold Bishop et Joe Mangel (allez voir leur photo dans les commentaires!!)...
En général quand Simon écrit une démo et la donne à Robert, ce dernier écrit les paroles dessus et change le titre mais pour une fois Robert n’en fera rien...Robert trouvera cette chanson tellement bizarre qu’il voudra lui laisser ce titre tout aussi bizarre... Cette chanson est déroutante pour tout fan de Cure en effet...des sonorités jamais entendues auparavant chez Cure, une voix rauque...
Comme souvent chez Robert, ses textes peuvent avoir plusieurs significations (lui-même ne les explique que très rarement). Ce que l’on peut dire des paroles de Harold and Joe c’est qu’elles sont plutôt joyeuses, comme la musique qui les accompagne d’ailleurs...Il dit qu’il n’a peur de rien, qu’il rebondira toujours... En regardant de plus près (et en lisant entre les lignes), on peut se demander si Harold and Joe ne parle pas de drogue...Le LSD et l’ecstasy étant les drogues en plein boum partout dans le monde qui accompagnent le mouvement Acid House... Ces drogues ayant pour effet de désinhiber leurs consommateurs: elles leur donnent confiance en eux, elles sont euphorisantes, leur procurent un bonheur intense....exactement ce que raconte cette chanson...
Lorsqu’il dit « I’m so completely full » (full = entier, plein, complet), on peut imaginer que Robert veut plutôt dire « full of myself » = « imbu de moi-même », « content de moi », ou bien encore « full of shit » (to be full of shit = raconter n’importe quoi). Dans tous les cas, cette phrase évoque une certaine jubilation hallucinatoire qui fait peur aux gens qui l’entourent.
Autre phrase énigmatique : quand Robert dit « If I swallow death cap love rooms », il semble faire un jeu de mots entre « mushrooms » (=champignons. « Mush » signifiant par ailleurs « bouillie ») et « love rooms ». Un peu comme dans le titre Bananafishbones (= « les arêtes du poisson-banane ») par exemple, où Robert rapproche deux mots « banana » et « fish » qui ne vont pas a priori ensemble et ne désignent rien de réaliste. Un procédé que l’on pourrait rapprocher de l’écriture automatique ou du cadavre exquis, une association de mots, d’images, de références et d’idées qui en apparence ne sont pas liés. (Bananafishbones fait d’ailleurs référence à JD Salinger et sa nouvelle intitulée Un jour rêvé pour le poisson-banane (titre original : A Perfect Day for Bananafish).
Dans Harold And Joe, il est amusant de constater que la dernière phrase « Sing birds sing » est aussi celle qui termine la chanson Give Me It : « Sing birds sing birds sing birds sing, Get away ». Give Me It est d’ailleurs une autre chanson (aux paroles quasi intraduisibles ! … on vous voit venir…) pleine de jeux de mots, d’allusions, double-sens et autres tropes plutôt barrés dont le thème central est certainement… la drogue/l’héroïne (décidément…).
Seraient-ce d’ailleurs les effets de la drogue que l’on peut entendre dans la voix de Robert sur Harold And Joe, si inhabituelle pour lui? L’aurait-elle encouragé à oser, consciemment ou inconsciemment, à chanter sur ce titre de cette voix si envoutante, confiante, enveloppante (et osons le dire… sexy !), qui accompagne si bien les paroles ? Cela rejoint alors l'idée exprimée plus haut, selon laquelle la drogue lui apporte une confiance en lui et une force… qu'en vérité il n'a pas.
En 1993, à la question « de quoi parles-tu dans Harold and Joe ? » Robert répondit d’ailleurs: «Me pretending to be me » (= « Moi, faisant semblant d’être moi-même »).
@claudia @bertrand @eva @toberr
Les vrais Harold and Joe:
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valere Galore


Inscrit le: 10 Aoû 2007 Messages: 7857 Localisation: Arras
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Charlotte_Sometimes Mixed Up


Inscrit le: 21 Avr 2004 Messages: 3703 Localisation: 78
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Posté le: Lun Mai 21, 2018 20:48 Sujet du message: |
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La parfaite antithèse de Never Enough. Cette chanson je ne l'ai personnellement découverte que tardivement, à la sortie de Join The Dots (oui oui!). Je me rappelle qu'un collègue et ami m'avait demandé il y a dix ans si je pouvais lui faire une copie de ce morceau sur CD car sans être connaisseur ou grand amateur du groupe, c'était sa chanson de Cure préférée. Cela m'avait étonnée tant elle ne ressemble pas aux morceaux les plus connus cités d'habitude. Depuis une semaine, en aidant à la rédaction de cette chronique, je l'écoute tous les soirs notamment pour y retrouver cette voix particulière, suave et rassurante Ravie d'y être revenue! _________________ these flowers will never die |
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