Ivlo Dark Greatest Hits


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Posté le: Mar Aoû 16, 2011 14:54 Sujet du message: BLONDE REDHEAD |
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REVIEW la route du rock 2011
Bis repetita placent … Horace n’aurait pas dit mieux s’il avait pu se libérer afin de nous rejoindre pour un rituel aoutien fait de boue et de rock. La route malouine une fois de plus bien humide mais bel et bien alléchante.
Petite mise en jambe sur la toute nouvelle sensation CULTS dont la pochette de l’album éponyme pouvait laisser présager une ambiance des plus furieuses.
Il n’en ait rien, la chanteuse fraichement vêtue malgré la bruine bretonne semble telle une ballerine dans une boite à musique à la fois sucrée et un tantinet désuet.
Plutôt plaisant néanmoins mais bien en deçà des accoutrements divers qui passent devant notre ligne de mire :
Tongs et short dans la gadoue, papier bulle en guise de protection non solaire, sacs poubelles faisant office de poncho. La valse des parapluies aura même tendance à nous priver du spectacle sur la scène mais en vieux routier du rock que nous sommes, on profite d’un rehausseur de fortune pour profiter de la suite qui s’annonce.
Une fumée épaisse devant le Fort Saint Père tel un rideau qui vient accueillir les très discrets BLONDE REDHEAD. Les premières notes de Here Sometimes qui résonnent et le décor qui nous fait oublier cette pluie qui ne cesse de tomber. Le son est incroyablement enivrant. Le délice pourrait être parfait si seulement le bras (armé ?) de la caméra ne nous passait pas fréquemment devant les yeux.
Dr Strangeluv prend une ampleur insoupçonnée, la voix de Kazu Makino est comme l’envol du papillon qui se métamorphoserait pour laisser place à celui d’un aigle … Une somptueuse fragilité emprunte de subtile majesté.
Sur Spring and by Summer fall les nappes tranquilles s’éclipsent pour retomber sur un crépitement sublime noisy rappelant les premières heures du groupe indé américain.
Delay et échos viennent magnifier la belle prestation qui s’offre à nous. Not Getting There et son refrain percutant se laisse déguster de manière encore plus jouissive que l’écoute sur platine.
On est dans le vrai, dans la prestation qui transcende un morceau … qui le revisite pour n’en garder que le nectar le plus onctueux. Idem sur Messenger emprunt d’une mélancolie contagieuse, la fragilité d’Amedeo Pace met en exergue la magie du titre issu du très romantique Misery is a Butterfly. Enchainement attendu avec In Particular et son riff obsédant, Kazu ira jusqu’à psalmodier
« Ah. X, X. X. Alex.
X. X, X. Alex. X, X.
X. X, X. Alex.
X. X, X. Alex, your love will sing for you “
Une pensée du coup pour notre ami lyonnais qui se serait délecté de l’instant quasi érotique !
La suite du show continue sur cette lancée de haute volée, mention étonnante d’un récitatif chanté-parlé en décalage osé sur le magnifique Falling Man
« I know a ghost can walk through the wall
Yet I am just a man still learning how to fall”
Des mots qui me touchent au plus profond de mes troubles existentialistes passés, présents et sans aucun doute à venir.
Le temps pour Spain de nous plonger dans une bulle relaxante avant que le jeu de jambes digne d’une Steffi Graf ne batte la mesure sur un 23 exécuté avec une virtuosité rare.
Equus et ses saccades obsédantes puis une fin du concert à l’image du reste: Penny Sparkle, un moment planant où toutes les autres choses sont mises entre parenthèse. Et même la pluie n’aura pas perturbé cet instant si intense. |
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