Ivlo Dark Greatest Hits


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Posté le: Mer Sep 25, 2013 13:21 Sujet du message: CHELSEA WOLFE |
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Jamais un album n’aura aussi bien annoncé la couleur … PAIN IS BEAUTY … Où comment concilier une beauté exprimée dans la douleur … J’avais rencontré CHELSEA WOLFE au hasard d’une rencontre du coté de Saint Malo. L’artiste n’étant pas du genre loquasse, j’en étais resté à une apparition sur une des nombreuses compilations flanquées du slogan « pop is not dead » … Un titre MOSES dont le chant miraculeux ouvrait les perspectives digne d’un déchirement des eaux. Au rythme d’un album par an, la compositrice et interprète cisèle la matière pour aboutir en cette année post apocalyptique à un quatrième album dont les profondeurs regorgent de sublimes complaintes. Nous ne sommes pas à Salem mais la magie noire exerce un pouvoir d’attraction évident. Sorcelleries en tout genre pour mieux nous convier au festin délicieux de l’épouvante. Des mélodies aériennes, des rythmes martelés, des nappes mystiques, un chant qui inquiète et captive à la fois … Parfois on imagine la bande son en mode blues viril et poussiéreux rencontré du côté de chez Lynch (DESTRUCTION MAKES THE WORLD BURN BRIGHTER). L’humeur n’est donc pas à la plaisanterie mais avec subtilité la production signée par Chelsea (elle-même) et son acolyte Ben Chisholm évite le piège du glauque.
FERAL LOVE : Des pulsations teintées de folies nerveuses, une escalade et des échos pour une programmation des plus obscures …
WE HIT A WALL: Tribalité d’une douceur pleine d’amertume … Les cordes et les bois venant compléter la gamme des sensations complexes.
HOUSE OF METAL : La tueuse en série offre une accalmie trompeuse. La voix est fantomatique et hypnotique.
THE WARDEN : Une boucle sans fin, une boucle souffreteuse sur laquelle on glisse sans résistance aucune.
L’album creuse le sillon de cette ode aux béatitudes diaboliques et glaciales pour nous emporter vers un folk ténébreux laissant entrevoir de majestueuses compositions. Le chant semble lointain mais le souffle laisse une impression d’enchantement écorché. Des vagues successives comme des sirènes hurlantes dans la ville endormie.
Les protagonistes font oublier les errements d’une Zola Jesus dont la dernière épreuve n’aura pour intérêt que de prouver que les choses étaient bien plus belles avant l’Idéal ne viennent étouffer le Spleen. Car ici on est dans une léthargie maladive qui vous enveloppe dans une transe progressive. Aux duretés abruptes répondent les moments apaisés pour une parfaite alchimie. Preuve que dans la douleur des instants on peut encore trouver une certaine élégance. |
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